Porte temporelle : le retour !

Et oui, bravo, vous aviez deviné ! Puisque j’ai pu poster le billet précédent, c’est que j’ai réussi à faire le voyage retour ! Le voici 😉
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Ouf !

Voici quelques vues rapportées du voyage – je crains que des champs plasto-temporels à induction plurifictive n’aient un peu déformé la structure topométrique de mon Nokia N90 :


Tout cela a même fini par un déprojection bi-injective de ma réalité corporelle, que quelques amis ont immédiatement identifié à une sortie très classique de la physicalité matérielle, avec investissement spontané et rétro-impulsif du corps astral :

Rien que de très classique, en somme…

ET

Chicago by night !

… et puis soudain, dans le secret de la nuit désertée, quand s’endort enfin cette effusion de la puissance, une magie s’éveille, anonyme, discrète, apaisée.

Chicago by night.
Oui, cette ville est aimable, après tout… la nuit ! Lorsque, dans le repos de la grandeur et comme à son insu, une respiration s’élève, un enchantement lumineux, irréel mais harmonieux, capte l’âme à travers l’espace et le silence, dans un recueillement inattendu…



Les bureaux dont la lumière est restée allumée sur l’un des bâtiments n’ont manifestement pas été choisis au hasard… Le dessin qui en résulte rappelle que cette photo a été prise dans la nuit du 10 au 11 septembre (2006), dans le pays à la bannière étoilée.

Enfin, voici un nouveau podcast vidéo – un métro-podcast ! – pris à la tombée de la nuit. Départ au pied de la prison de Chicago (parallélépipède à base triangulaire, reconnaissance entre tous à ses meurtrières étroites, d’où les prisonniers – cruelle perspective ! – peuvent apercevoir la vie et l’agitation de la cité, sans espoir d’y participer…), arrivée à la station « Clinton », de l’autre côté de la Chicago River, et final sur la Sears tower dans la brume.

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À la nuit tombée, quand le gigantisme se rend à la seule célébration de la lumière et du mouvement, comme ci-dessous l’imposante fontaine de Hyde Park, alors oui, la sky line de Chicago devient féerique et tout simplement… magnifique !

Cheers,
ET

Bienvenue à Gotham city !


Froide et distante me paraît la ville de Chicago.

Impassible… et comme indifférente à sa propre grandeur, comme si elle-même n’y croyait pas vraiment. Comment y croire, d’ailleurs ? Comment résister à l’impression que ce « Chicago downtown », est d’abord un décor – décor magistral, certes, mais décor tout de même, au gigantisme souvent tristement inutile.

Haut, très haut, encore plus haut. Mais pourquoi ?

J’ai demandé à plusieurs collègues s’ils trouvaient cette ville belle, et leur réponse a toujours été la même : « Oh, oui ! C’est vraiment impressionnant ! ». Cela me paraît tout à fait caractéristique : la question porte sur la beauté, la réponse sur l’impression produite – en l’occurrence une impression de grandeur, de puissance… et, forcément, d’écrasement.

Alors, j’ai beau faire des efforts – et je concède volontiers que certains buildings ont une allure élégante et étonnamment inventive (constamment réinventer et renouveler le parallélépipède rectangle relève souvent de la gageure, et, pourquoi pas, de l’art) !–, mais j’ai vraiment du mal avec cette architecture impériale, écrasante, ces rues trop propres, trop régulières, ces bâtiments trop lisses, trop soignées. Sans parler des bâtiments qui sont à mon sens véritablement laids !

Mais après tout, l’esthétique n’a pas de caractère universel. Je ne manifeste peut-être là qu’une incapacité banale à dépasser un certain choc culturel… J’ai pourtant trouvé dans bien des villes de bien des cultures du monde une qualité de douceur et d’humanité, une magie, une musique intime incomparables à ce que je parviens à saisir ici. Et dans le registre de la démesure, l’âme de New York ou de Tokyo n’est-elle pas bien plus riche et finalement bien plus subtile que celle de Chicago ?

Enfin, toute relative que puisse être l’appréciation de la beauté et de l’harmonie architecturale, je doute que les amoureux de Chicago les plus inconditionnels (apparemment, ils sont nombreux !) trouvent réellement beaucoup de grâce à des bâtiments tels que celui-ci :

Il s’agit pourtant de l’opéra lyrique de la ville ! Au risque de choquer les amateurs de ce bâtiment « grandiose », digne représentant du plus pur style stalinien, je dirai tout nûment qu’il me coupe singulièrement l’envie de chanter !
Par bien des aspects, Chicago rappelle la fameuse Gotham city de Batman… L’architecture y est souvent “gothique”, parfois jusqu’au malaise, et la pierre surabondamment ciselée ne parvient pas à faire oublier la rigidité des lignes exclusivement verticales et horizontales, et la répétition des mêmes motifs litérallement jusqu’aux nuages semble n’avoir d’autre but, au bout du compte, que de rappeler sans cesse au passant qu’il est petit, tout petit, insignifiant. Si c’était au nom de l’humilité, pourquoi pas ? Mais c’est bien sûr tout le contraire : “tu n’es rien, et je suis tout”, “tu n’es rien, mais l’empire est immense et inébranlable”, “tu n’es rien, mais la puissance qui te domine peut tout”. Y compris… renverser le cours des rivières !

Je l’ai appris de la bouche d’un de ces amoureux de Chicago pourtant pas plus américain que vous et moi (à moins qu’on ne me lise outre-atlantique ;-)… ) : un jour, il a été décidé que la rivière Chicago qui se jettait dans le lac Michigan depuis la nuit des temps, coulerait dorénavant dans l’autre sens, non plus vers, mais à partir du lac… Et ainsi en fut-il !

Et pourtant…

à quoi bon gratter le ciel si on ne sait pas voler ? 😉
ET

Oh, c’est haut, Chicago !


Je ne suis pas un inconditionnel du gigantisme architectural américain – loin s’en faut ! – (j’en reparlerai d’ailleurs peut-être dans un prochain billet), mais les lumières citadines, la nuit, vues du ciel… c’est beau !
Voici un vidéopodcast vertigineux, tourné à 412 mètres d’altitude, en exclusivité mondiale ! 😉
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Bon, désolé pour la piètre qualité. Je tenterai de faire mieux pour la prochaine fois.

Juste pour info, la Sears Tower de Chicago mesure 443 mètres de hauteur, et les deux antennes qui la prolongent hardiment vers le ciel culminent à 520 mètres !

Alors, forcément, le clocher illuminé au centre de l’image ci-dessous – qui est pourtant celui du Chicago Temple, l’église la plus haute du monde – a l’air bien modeste…

Vanité, tout est vanité !
ET

Nouveau Soleil ! Bonne chance pour 2012…

Lorsque j’ai ouvert ce blog, « E.T. d’Orion », un des tout premiers billets à s’y glisser fut inspiré par un premier croissant de Lune marquant le début d’un nouveau cycle lunaire. (Tiens, c’est drôle, je m’aperçois en recherchant ce lien que c’était il y a sept mois, jour pour jour : les assidus savent que j’aime bien le nombre 7 ! 😉 : voyez ici…).

Pas de Nouvelle Lune, cette fois, mais un Nouveau Soleil ! Le voici :

Certains l’ignorent, mais notre Soleil connaît lui aussi des cycles. Il y a le cycle des saisons, bien sûr, mais celui-ci concerne en réalité la Terre, dans son mouvement quasi circulaire autour de notre étoile. Non, je parle ici de cycles du Soleil lui-même – entendez par là des cycles d’activité magnétique. Il y aurait évidemment beaucoup à dire sur cette activité, mais indiquons simplement que le mouvement des charges électriques dans les multiples remous de la matière solaire conduit à l’apparition de champ magnétique organisé en structures plus ou moins stables, un peu comme des aimants qui flotteraient à la surface du Soleil et dériveraient lentement. Ces structures magnétiques apparaissent visuellement (enfin, quand on atténue la luminosité pour ne pas être aveuglé !) comme des tâches sombres sur le disque solaire, que les astronomes connaissent depuis plus de trois siècles et auxquelles ils ont donné le nom de… tâches solaires ! (Inventif, n’est-ce pas ? ;-))

Toujours est-il que ces tâches solaires vont et viennent à la surface du Soleil, au gré de l’activité magnétique qui les génère. Mais ainsi que s’en sont aperçus très tôt les astronomes, leur nombre varie de manière étonnamment régulière. En fait, il s’avère que l’activité magnétique du Soleil se manifeste de manière cyclique : le nombre moyen de tâches solaires augmente, puis diminue, puis augmente à nouveau, et ainsi de suite, suivant un cycle de 11 ans. Pourquoi 11 ans ? Euh… bah… c’est comme ça. Demandez donc au Soleil ! En tout cas, ce cycle est vraiment remarquable, et même s’il arrive que les pics d’activité (tous les 11 ans, donc) soient plus ou moins prononcés, suivant les décennies, ils sont toujours au rendez-vous !

À cette activité magnétique est également associée l’éjection, par le Soleil, de particules de haute énergie, qui forment ce qu’on appelle le vent solaire, dans lequel tout le système solaire est baigné, à commencer par la Terre ! Parfois, surtout en période de forte activité magnétique, le vent tourne à la tempête, et le Soleil émet d’intenses bouffées de particules énergétiques, porteuses d’une charge électrique. Ces particules, captées par le champ magnétique de la Terre, sont guidées le long des lignes de champ vers les pôles, où elles pénètrent dans l’atmosphère à grande vitesse, ionisant l’air sur leur passage, et donnant lieu dans leur sillage à l’émission d’une lumière dite « de fluorescence » que les habitants des latitudes circumpolaires connaissent bien : il s’agit des fameuses aurores polaires (australes ou boréales, suivant l’hémisphère).

Pourquoi parler aujourd’hui du cycle solaire ? Parce que nous venons tout juste d’en débuter un nouveau !

Si nous le savons, c’est parce que le satellite SOHO (dédié à l’observation du Soleil, sous maints aspects passionnants) vient d’observer… une tâche solaire inversée ! En fait, on sait aujourd’hui que le cycle solaire de 11 ans coïncide avec un renversement de l’orientation globale du champ magnétique du Soleil. Comme si, sur Terre, les boussoles indiquaient le Nord pendant 5 ans et demi, puis le Sud pendant les 5 ans et demi suivants, et ainsi de suite. On a vu que la structure magnétique des tâches solaires était comme un petit aimant. Or chacun ayant déjà joué avec des aimants sait que ceux-ci ont toujours un pôle « Nord » et un pôle « Sud » : deux « Nord » ou deux « Sud » se repoussent – un « Nord » et un « Sud » s’attirent ! Il en est de même pour les tâches solaires : elles ont une polarité, et cette polarité s’inverse d’un cycle à l’autre.

Les observateurs du Soleil savaient que nous étions actuellement dans une période de faible activité, puisque le nombre de tâches solaires est très réduit, et que, compte tenu du tempo des cycles précédents, on ne devait pas être loin de la reprise d’activité. Mais on ne sait jamais exactement quand cela va se produire, car le nombre de tâches est toujours fluctuant, et la durée des cycles elle-même n’est pas toujours d’une rigueur absolue. Mais la photo ci-dessous est un signe qui ne trompe pas :

La première tâche solaire à polarité inversée ! Voyez comme, à la différence des autres, la petite tâche de droite (tout de même grande comme la Terre, compte tenu de l’échelle !) a sa partie « blanche » (correspondant au « Nord » sur cette « carte magnétique ») à droite de sa partie « noire » (ou « Sud »)… C’est la première fois que l’on voit ça depuis la fin du cycle précédent !

Alors voilà, ça y est, le cycle 24 (enfin, depuis qu’on les compte !) a commencé !

Comme je l’évoquais dans le billet sur la Nouvelle Lune , les débuts sont toujours émouvants. Mais ils peuvent aussi être inquiétants ! Que nous réserve le cycle à venir ?

C’est à voir… Mais les spécialistes du Soleil prévoient une activité particulièrement intense cette fois-ci, sans doute presque aussi intense que lors du « terrible » maximum de 1958, voire davantage. Je dis « terrible », mais bien sûr la violence de l’activité solaire cette année-là est passée largement inaperçue – quoique pas tout à fait : il y a quand même eu trois aurores boréales parfaitement visibles à Mexico lors de ce « maximum solaire » ! (Oui, oui, le Mexico du Mexique, donc particulièrement loin des pôles – pour une tempête solaire, ce fut une tempête solaire !) Mais pour le reste, pas trop de dégâts. Il faut dire que l’ère spatiale avait à peine commencé : c’était un an seulement après Spoutnik ! Pour le prochain maximum, ce sera très différent. Les spécialistes de l’espace sont de plus en plus conscients des risques que font courir les éruptions solaires géantes à l’électronique embarquée à bord des satellites, et par voie de conséquence aux systèmes – de plus en plus nombreux – qui dépendent de ces satellites. Notre humanité est devenue dépendante de ses communications et outils de surveillances, et en cas de panne ou d’attaque généralisée, bien sûr, on s’aperçoit que cette dépendance est aussi une grande vulnérabilité. D’où la multiplication des programmes de météo spatiale, pour guetter les éruptions solaires les plus dangereuses et permettre aux instruments sensibles de se mettre en veille un peu avant l’arrivée des particules énergétiques, pour minimiser, si possible, les dégâts potentiels (mais au prix d’un arrêt des opérations !)…

Au fait, le prochain maximum d’activité solaire, ce sera quand ?

Eh bien, c’est facile ! Le cycle dure environ 11 ans. Nous venons juste de passer le minimum (qui correspond à une inversion de polarité), il y a quelques jours, donc le maximum arrivera dans environ 5 ans et demi, c’est-à-dire en principe vers le début de l’année 2012 !

Bon, alors là, je vous le dis tout de suite : si vous êtes de ceux qui redoutent les tempêtes magnétiques, vous feriez mieux de ne pas taper dans Google les simples mots « 2012 catastrophes ». Non, non, vraiment, ce n’est pas conseillé ! À moins que vous ne soyez par ailleurs férus d’occultisme, auquel cas vous apprendrez sans doute un certain nombre de choses intéressantes. Il s’avère que de nombreux sites Internet font état, avec plus ou moins de bonheur, de sérieux et d’érudition, de prédictions diverses de grands bouleversements pour 2012. Dans la plupart des cas, la cause des problèmes mentionnés pour 2012 se rattache, d’une manière ou d’une autre, au cosmos. Et il semble y avoir toute une tradition – qui ne date vraiment pas d’hier, ni de la découverte des tâches solaires ! – qui annonce des « événements » cosmiques pour 2012. À titre d’exemple, ce serait l’année repérée il y a bien longtemps comme devant être la dernière dans le calendrier Maya ! Si vous voulez vous initier, parcourez donc le web… 😉 Et si vous lisez l’anglais, vous pouvez commencer par ce site dont le nom de domaine a lui seul est tout un programme : http://www.howtosurvive2012.com/! Il me faut enfin préciser que de très bonnes choses sont également attendues, parallèlement à ces désastres – sur un mode apocalyptique, donc, puisqu’il convient de rappeler qu’apocalypse ne veut rien dire d’autre, en grec, que « révélation » : peut-être la venue d’un Homme Nouveau ?

Alors, bonne chance pour 2012 !

En attendant, avec ou sans le secours de l’activité solaire, les années à venir s’annoncent particulièrement difficile, d’un point de vue strictement terrano-terrien. Ahmadinejad par ci, Kim Jong-il par là, dictatures sauvages et populismes délirants, Chavez en embuscade, guerrillas sanglantes, exterminations, quart-monde à l’agonie, tissu social irraccommodable dans de nombreux pays occidentaux, incommunicabilité généralisée, perte des repères culturels et humains, pénurie énergétique mondiale, guerres de l’eau inévitables, réchauffement climatique, prolifération nucléaire, fléaux chimiques ou bactériologiques… on ne sait pas dans quel ordre mentionner ces problèmes – sans parler de les résoudre ! –, mais on ne peut pas dire que l’avenir soit spécialement radieux, du moins pour le court terme et pour la majorité d’entre les hominidés terriens.

Désolé, mais c’est ainsi.

Il serait peut-être temps de se réveiller, non ? On dit qu’il faut parfois toucher le fond pour rebondir. Du point de vue de son activité magnétique, le Soleil vient juste de le faire. Et si nous saisissions l’occasion pour nous-mêmes, pour l’espèce et pour la planète ? Il est des trains ou des navires qu’il s’agit vraiment de ne pas manquer. Celui-ci ma paraît décisif. Alors, hissons les voiles : le vent solaire vient de se lever, et il ne va cesser de s’amplifier dans les années qui viennent ! Gare au chavirement ! Mais si nous avons appris à naviguer, qui sait jusqu’où ce vent pourra nous porter ?

Bon vent solaire, moussaillons ! Et rendez-vous en 2012 ! 😉

ET

Haïfa et cætera

Il y a quelques jours, je postais ici-même un hommage à la Méditerranée et à ses terres enchantées, dans lequel j’évoquais en passant un souvenir ému de la ville de Haïfa, sise là-bas, tout au fond de cette mer, sur son rivage le plus oriental. J’ignorais que peut-être au moment même où j’écrivais ces lignes, le Hezbollah lançait une attaque peut-être historique contre Israël (par l’ampleur des conséquences encore imprévisibles qu’elle pourrait avoir, à ce moment si particulier de l’histoire du Proche-Orient), et que des roquettes ou des missiles tombaient ou allaient tomber sur les flancs de la ville.

J’avais bien sûr mentionné que « les conflits et les dissonances humaines n’ont jamais épargné les rivages de la Méditerranée ». Comment l’omettre, en effet, lorsqu’on évoque cette terre tellement chargée d’histoire et animée d’aspirations si hautes et si contradictoires ? Le drame, dans le sens plein du terme, qui se joue en ce moment même au Proche-Orient, est d’une portée sociétale et civilisationnelle considérable, difficile à appréhender dans toute sa vérité sans s’imposer à soi-même une rigueur intellectuelle et une humilité auxquelles peu de nos concitoyens, pour le moment du moins, semblent prêts à accéder. C’est d’autant plus regrettable que les enjeux sont sans doute les plus vertigineux que nous ayons eu à considérer depuis longtemps, avec à la clé la possibilité d’un conflit nucléaire, accompagné d’une guérilla terroriste à l’échelle planétaire.

Je n’en ai rien dit jusqu’à présent sur ce blog, et je n’en dirai probablement pas davantage à l’avenir, préférant concentrer mes interventions, réflexions, questionnements, indignations, engagements, etc., sur d’autres sites Internet plus directement concernés par ce genre de problématiques. Je donne donc rendez-vous ailleurs sur la toile à mes éventuels lecteurs qui souhaiteraient débattre de ces sujets et de bien d’autres encore. Il y a bien sûr les forums des principaux journaux français, toujours instructifs, mais je recommande surtout les forums en ligne des Humains Associés, association la plus précieuse que je connaisse et à laquelle je m’associe pleinement. Certaines de ses activités ont lieu sur Internet : voir le site de l’association et ses nombreux recoins, ainsi que ses autres sites, notamment Cyberhumanisme et Pax Humana. Voir enfin, si l’on est intéressé, la note de wikipédia

Ce forum humaniste aborde aussi de nombreux sujets de société, dans un esprit qui devrait vous convenir si vous aimez ce blog, et que je n’ai hélas ! rencontré nul part ailleurs sur le web…

À bientôt,

ET

PS : une pensée toute particulière pour Yamia et pour mes collègues Arnon et Schlomo, eux aussi concernés, outre l’épanouissement de l’Homme et la Paix dans le monde, par l’astrophysique des hautes énergies.

Nénuphar à la coque

Vraiment, que la Nature est facétieuse !

Passant il y a peu près d’une fontaine à la vasque de pierre élégante, ornée de nymphéas paisiblement offerts au soleil de la mi-journée, j’ai trouvé, posé entre les larges feuilles arrondies à la surface de l’eau… un œuf à la coque !

Délicatement enchâssé dans son coquetier végétal, il avait l’air si tendre et d’une si grande richesse nutritive ! Loin s’en fallait pourtant qu’il s’agît d’une nourriture protéique pour nos avides corps de chair.

Un jour, c’est sûr, un poussin tout nouveau, tout frêle, tout émouvant s’envolera d’un nénuphar ! Comme quoi, la poésie est au creux des fontaines qui piaillent, qui piaulent et qui pépient. (Je commence à me demander si ce n’est pas vrai, finalement que les bébés naissent dans les choux !)

Ayant eu l’occasion de passer trois jours près de cette étonnante fontaine, nid aquatique insolite pour de bien étranges fruits, je pus suivre le développement de la couvée…

jusqu’à l’éblouissante éclosion :

…qui se passe de commentaire – à moins d’exhausser le langage au registre stellaire, voire cosmique.

Je vous laisse donc admirer, avec en prime, un petit podcast façon N90 :

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Au fait, vous préférez quoi ? « Nymphéa » ou « nénuphar » ? Le premier est d’origine grecque, le second, d’origine arabe ? Révérence parler envers Claude Monet (et peut-être en partie pour lui laisser la singularité de l’évocation picturale – d’ailleurs sublime !), je crois que je préfère « nénuphar », nymphéa étant peut-être un peu trop docte. La racine grecque, en revanche, s’applique à merveille à la légèreté et à la grâce des nymphes, lesquelles peuvent parfaitement danser parmi les nénuphars, se perchant sur les tiges, plongeant avec élégance et se séchant sur les larges feuilles arrondies… (Désolé, mon appareil était hors d’atteinte quand elles se sont montrées – comme par hasard ! 😉 )

En tout cas, celui-ci, si je ne m’abuse, est un nénuphar blanc, ou Nymphaea alba, d’un blanc d’aube, en effet, et quelle aube ! [Serait-ce celle qui se lève à l’Orient de l’âme, très chère femme-aux-semelles-de-vent ?]

ET

Coup de boule

Bon, bon, d’accord, c’est promis Tristão, je ne le dirai plus !

Ce fameux match de finale de la coupe du monde de football 2006 se passe vraiment de commentaire. Ou alors il y aurait à écrire une thèse entière sur le sujet !

Il serait bien mesquin – et j’ai de toute façon trop d’amis italiens pour m’aventurer sur ce terrain (de foot) – de remarquer que l’équipe de France a mieux joué, mieux construit, mieux respecté l’esprit du jeu… jusqu’à ce fameux coup de tête de Zidane qui, sur le moment, m’a passablement choqué – et je dirais même coupé le souffle (quoique peut-être un peu moins qu’à Materazzi ;-)) –, mais dont je me suis ensuite rendu compte qu’il avait aussi des vertus intéressantes.

Après la stupeur face à ce geste absurde et pour tout dire « primaire », j’ai bien sûr ressenti une réelle tristesse en voyant ce joueur exceptionnel terminer sa carrière sur un carton rouge, à quelques minutes du sacre ou d’une seconde place parfaitement honorable (et presque miraculeuse !) en Coupe du Monde, et quitter le terrain piteux, sans doute meurtri par son propre geste, pour un comportement détestable offert à la consternation de plus d’un milliard de téléspectateurs !

Ah, ça c’est sûr, ça casse le mythe !

Mais justement, une fois l’émotion passée (et c’est le propre de l’émotion que de passer très vite, n’est-ce pas ? – preuve qu’elle pas grande valeur), n’est-ce pas finalement la meilleure chose qu’on eût pu souhaiter à Zidane ?

Cette image d’un Zidane tout doux tout gentil, un quasi sage, un quasi Saint, ce sont avant tout les medias et les publicitaires qui la lui ont bâtie (ou du moins fortement suggérée). Rien à voir, pourtant, avec la réalité ! Quand on ne connaît rien au foot (c’est mon cas !), on veut bien y croire : on admire la maestria de l’artiste (ça, c’est visible pratiquement à chaque balle qu’il touche), et si l’homme est en outre la douceur même, plein de respect pour le jeu et les joueurs, eh bien, c’est formidable ! Pourquoi pas ? On ignore que Zidane a déjà de nombreux cartons rouges à son actif. On croit qu’il a toujours été parfait, humainement parfait tout au long de sa carrière, et qu’il n’est finalement tombé qu’à la toute dernière minute, poussé par un destin tragique, comme s’il avait par offenser quelque dieu olympien par sa grâce… Billevesées ! Mais qu’importe ?

Qu’importe pour nous : franchement qu’est-ce que ça change ? (Zidane n’est plus un héros ? Mais l’était-il vraiment ? Ou bien certains ont-ils joué à le croire – avec quelle naïveté ! – ? Non, vraiment, Zidane est un joueur de football, un immense joueur d’accord, l’un des meilleurs, peut-être le meilleur de ces dernières années, mais restons sérieux…)

Et qu’importe pour lui ? Il est ce qu’il est, après tout. Si ça ne plaît pas, on se détourne. Si ça plaît, on adopte. Si ça indiffère, on passe son chemin – avec (quant à moi) ou sans une révérence devant le talent.

Alors je me suis demandé si, outre Materazzi, ce n’était pas aussi aux médias sans scrupules et à ses fans transis que Zidane avait mis ce coup de boule magistral. « Voilà qui je suis aussi, et merde ! » Peut-être est-ce cela le véritable message derrière ce coup de tête. Et en retour, ne serait-ce pas le respecter davantage que de l’accepter tel qu’il est ? Et pour cela, ne faut-il pas déjà reconnaître qui il est ?

En tout cas, ce geste, tellement chargé de sens, tellement symbolique, à un moment tellement particulier pour le joueur de football Zidane, ce geste n’est pas, ne peut pas être un hasard. Aussi, en détruisant le mythe lors de son dernier match, de manière aussi radicale, c’est comme si la Providence lui avait permis de faire ses adieux aussi à cette image stupide, puisque illusoire, qu’il n’avait d’ailleurs probablement jamais sollicité lui-même !

Sur ce coup de tête, Zidane n’a pas triché. De cela, il peut être fier. Pourquoi pas ?

Ce n’est pas un exemple à suivre ? Ah ça non ! Mais après tout, pourquoi devrait-il l’être ? D’un point de vue sportif, c’est hautement condamnable. Cela a d’ailleurs été condamné – on ne peut plus justement. Ça méritait incontestablement un carton rouge. Il a reçu un carton rouge. Parfait. Fin de l’épisode.

Pour le reste, l’équipe de France a perdu. Ni bien, ni mal. Bon, on peut passer à autre chose. Et d’autres choses, tellement plus sérieuses et plus graves, ça c’est sûr, il y en a !

En attendant, j’ai pensé à une chose amusante : dans mes premiers podcasts (cf. posts de fin mai–début juin : ici, , et ), j’ai assisté avec étonnement à la liesse générée à Catane, en Sicile, par l’accession de l’équipe de football de la ville à la première division). En essayant de comprendre la raison d’un tel déferlement d’émotion, je m’étais souvenu que le football représentait pour les italiens, de leur aveu même, une des choses les plus importantes de la vie (sociale ?), et je m’étais dit que l’un des moteurs de la joie fébrile de ces supporteurs pouvait être la perspective, en passant en première division, d’accueillir sur leurs sol, dans leur stade, les héros que ne devaient pas manquer de représenter pour eux les joueurs de la mythique Juventus de Turin. Oui, ils allaient faire le déplacement jusqu’à eux ! Peu importe ensuite que les joueurs de Catane s’inclinent devant une équipe probablement beaucoup trop forte pour qu’ils puissent faire illusion très longtemps (encore que, sait-on jamais… devaient penser les plus hardis) : ils seraient là, sous leurs yeux admiratifs, pour un match de rêve, un conte magique pour des enfants émerveillés.

Seulement voilà. Le sport professionnel en général (et le football en particulier – spécialement en Italie !), étant devenu ce qu’il est, Materazzi et ses co-équipiers ne viendront pas à Catane !!! Ils ont été rétrogradés en une division inférieure (pour malversation, tricherie agravée, entente crapuleuse avec les arbitres, etc.), au moment même où Catane accédait au saint des Saints du football ! Quel ironie !

C’est ainsi : ce sont toujours les mêmes qui font les frais de la trahison des rêves par ceux-là mêmes qui sont censés les incarner : les enfants de Catane aux yeux émerveillés ne verront pas le Père Noël aux rayures blanches et noires !

Qu’ils se rassurent : il y a d’autres Pères Noël, moins mercantiles, moins mesquins, moins vénaux. À chacun d’en guetter les signes discrets dans son cœur et dans son âme, là où les rêves ne se brisent que pour donner vie à des rêves plus limpides et plus merveilleux encore, où les insultes les plus primaires sont devenues des odes angéliques, les coups de boule des caresses divines, et les coupes du monde des cieux embrasés de lumière sacrée, où l’âme se projette dans l’extase de l’harmonie
et de la grâce.

À bon entendeur, salut !

ET

Méditerranée

Si particulière est la caresse de cette mer miraculeuse, d’où l’esprit le plus pénétrant et l’âme la plus subtile n’ont cessé de souffler de concert depuis tant de siècles et de millénaires, que les terres qui la bordent et l’accueillent en leur écrin minéral, végétal et spirituel se sont hissées ensemble à cette qualité unique de lumière et de cœur qui les conjoint dans la douceur et la beauté, pour enfin les unir dans la grâce…

Plus encore que par la limpidité de ses flots et la magnificence de son intégrité marine, cette mer au milieu des terres, cette « méditerranée » à l’onde exaltée par la splendeur des cieux qu’elle reflète, est grande par le souffle des esprits qui l’animent et s’y animent, par l’aménité de la terre qui s’y offre aux Hommes et l’humilité des Hommes qui servent la terre en retour avec amour et gratitude.

Ayant eu la chance de marcher le long de ces rivages en diverses contrées du pourtour méditerranéen, et plus encore à « l’intérieur des terres » (comme on dit parfois, sans se douter que le mot intérieur peut se charger ici des résonances les plus intimes), je fus frappé maintes fois par l’unité des paysages qui s’y déploient. De la découpe des roches argentées, timidement affleurantes, à la sérénité agraire de sols riches ou rocailleux, tout indique la similitude des formes et la fraternité secrète des lieux, et c’est comme si les arbres par leurs vivantes racines, les insectes par leurs stridulations nocturnes, les fleurs et les plantes par leurs parfums diffus et vagabonds, ne cessaient de communiquer, de communier même, d’un bord à l’autre de ce vaste berceau d’humanité.

Andalousie, Provence, Corse, Toscane, Sicile, Grèce égéenne, Galilée, basse Égypte, Maghreb…

Un même souffle, une harmonie, une communauté à découvrir, à rêver, à construire ou à reconstruire…

Et peut-être l’olivier comme emblème ? Ou comme une prière…

Voici des oliviers admirés en Sicile il y a six semaines (cliquer pour agrandir) :

en Provence, dans les Alpilles, il y a deux jours 😉 :

au pied de Jérusalem et du mont des oliviers, dans le jardin de Gethsémani, il y a un an :


Ces derniers sont un peu différents d’aspect, certes, mais il faut sans doute préciser qu’ils ont rien moins que deux mille ans ! Le nom « Gethsémani », c’est-à-dire « le pressoir à huile », en araméen, rappelle l’usage millénaire des olives dans la région. Jésus, qui semble-t-il affectionnait tout particulièrement ce lieu, aurait observé les premières floraisons de ces arbres mêmes…

Unité, donc, de cette terre faite jardin par le travail et l’attention des Hommes. Les mêmes jasmins embaument les rues de Taormina ou du Caire, les bougainvilliers fleurissent tout pareillement à Florence ou à Tel-Aviv, et les émanations aromatiques de cette lavande et de ce romarin que je laisserai ce soir infuser dans ma tisane provençale sont identiques à celles dont je me délectais l’an dernier sur le mont Carmel à Haïfa. C’est là, sur le campus du Technion Institute, qu’en cette nuit de Lune blonde où leur présence quasi mystique faisait de tout l’espace un temple, les pins d’ombre et d’azur, enracinés dans leur absolu même, me sont apparus, suspendus dans le silence, dans la Grâce angélique de leur universalité. [Merci, Arnon, pour cette invitation magique et providentielle…]

Bien sûr, les conflits et les dissonances humaines n’ont jamais épargné les rivages de la Méditerranée – preuve sans doute que son aura sacrée n’en encore qu’une promesse, un rêve à achever… Mais la nature apprivoisée, travaillée dans la tendresse et l’humilité, a tant été bénie par les Hommes et leurs Dieux qu’elle peut à présent les bénir en retour, et faire vivre l’espoir d’une vaste communauté, philosophe et mystique, fraternelle et sensible, gracieuse et apaisée, en un seul mot : humaine !

ET