Nénuphar à la coque

Vraiment, que la Nature est facétieuse !

Passant il y a peu près d’une fontaine à la vasque de pierre élégante, ornée de nymphéas paisiblement offerts au soleil de la mi-journée, j’ai trouvé, posé entre les larges feuilles arrondies à la surface de l’eau… un œuf à la coque !

Délicatement enchâssé dans son coquetier végétal, il avait l’air si tendre et d’une si grande richesse nutritive ! Loin s’en fallait pourtant qu’il s’agît d’une nourriture protéique pour nos avides corps de chair.

Un jour, c’est sûr, un poussin tout nouveau, tout frêle, tout émouvant s’envolera d’un nénuphar ! Comme quoi, la poésie est au creux des fontaines qui piaillent, qui piaulent et qui pépient. (Je commence à me demander si ce n’est pas vrai, finalement que les bébés naissent dans les choux !)

Ayant eu l’occasion de passer trois jours près de cette étonnante fontaine, nid aquatique insolite pour de bien étranges fruits, je pus suivre le développement de la couvée…

jusqu’à l’éblouissante éclosion :

…qui se passe de commentaire – à moins d’exhausser le langage au registre stellaire, voire cosmique.

Je vous laisse donc admirer, avec en prime, un petit podcast façon N90 :

[display_podcast]

Au fait, vous préférez quoi ? « Nymphéa » ou « nénuphar » ? Le premier est d’origine grecque, le second, d’origine arabe ? Révérence parler envers Claude Monet (et peut-être en partie pour lui laisser la singularité de l’évocation picturale – d’ailleurs sublime !), je crois que je préfère « nénuphar », nymphéa étant peut-être un peu trop docte. La racine grecque, en revanche, s’applique à merveille à la légèreté et à la grâce des nymphes, lesquelles peuvent parfaitement danser parmi les nénuphars, se perchant sur les tiges, plongeant avec élégance et se séchant sur les larges feuilles arrondies… (Désolé, mon appareil était hors d’atteinte quand elles se sont montrées – comme par hasard ! 😉 )

En tout cas, celui-ci, si je ne m’abuse, est un nénuphar blanc, ou Nymphaea alba, d’un blanc d’aube, en effet, et quelle aube ! [Serait-ce celle qui se lève à l’Orient de l’âme, très chère femme-aux-semelles-de-vent ?]

ET