Ah ah ah ! Je viens de réaliser une chose évidente !
On parle toujours de “remettre un manuscrit” à un éditeur, de “lire un manuscrit”, etc.
Mais c’est un abus de langage, le vestige linguistique d’un passé révolu. Car de nos jours de tels textes ne sont plus guère écrits à la main — manu-scrits –, mais édités à l’aide d’un ordinateur et imprimés en caractères bien réguliers, laser ou jet d’encre, sur du papier massicoté à la chaîne, débité par ramettes entières…
C’est là une réflexion parfaitement banale, et rassurez-vous, ce n’est pas cela, ma découverte du jour…
Non, ce que je viens juste de réaliser, c’est que ces “manuscrits” modernes ne sont pas moins manuscrits que les anciens !
Certes, l’on écrivait jadis “à la main”. Mais a-t-on jamais vu la main écrire toute seule ? L’encre couler de l’index pour se répandre sur la page ?
La main qui écrit n’a-t-elle pas toujours eu besoin de l’intermédiaire d’une plume, d’un stylo ?
Aujourd’hui, c’est un clavier d’ordinateur, mais c’est bien le mouvement de la main et des doigts qui provoque l’enfoncement des touches, n’est-ce pas ?
Ainsi, dorénavant, et jusqu’à la mise au point d’un système de reconnaissance vocale et d’écriture automatique “sous la dictée”, je continuerai à employer le mot “manuscrit” ! Comme avant, donc, mais avec l’esprit à présent libéré de ce sentiment incommodant, léger, certes, mais persistant, de l’incorrection linguistique… 😉
Non mais !
Cela dit, il y a écrire des manuscrits et écrire des manuscrits ! Jugez plutôt… :
Si la main et l’esprit ne sont pas nus, nul écrit n’est possible…
Salut en immortalité, poète !
C’est juste !
Ainsi, c’est le cœur seul qui parle…
“Et l’amour infini me montera dans l’âme !”